Un petit, mais profitable transfert de matériel
En 2004, nous avions pu récupérer,
avec l'autorisation de l'armée, une plate-forme d'arme mixte de cloche entreposée
dans l'ouvrage du Schiesseck. Nous pouvions alors envisager de remonter, pour la
mettre en exposition, la plate-forme munie cette fois-ci de l'arme dont nous étions
déjà en possession. Mais il manquait encore quelques éléments pour compléter
le tout, dont l'arceau où est accroché le canon de 25mm. Un tel arceau était
encore en place au bloc 3 de l'ouvrage du Welschhof.
Cet ouvrage d'infanterie étant
propriété communale, il fallut demander l'autorisation au maire, qui nous
l'accorda.
Aussi, dans la matinée du
samedi 22 octobre, nos bénévoles arrivèrent l’un après l'autre sur les
lieux. Deux équipes furent créées, une pour démonter les éléments convoités
de la cloche du bloc 3, la seconde pour remonter, depuis le PC, un magnifique répartiteur
téléphonique composé de trois volumineux coffrets qui n'avaient, comme par
miracle, pas été vandalisés. Une chance pour le Schoenenbourg, car toute la téléphonie
d'origine avait été déposée dans les années 1950, lors de la remise en état
du fort, et remplacée par du matériel qui n'avait plus rien à voir avec celui
d'origine.
Les lourds coffrets en fonte
durent être treuillés à la main dans la cage d'escalier, sur un dénivelé de
25 mètres. Cela donna lieu à des manipulations fort musclées, où même les
plus costauds furent mis à rude épreuve. D'autres objets, comme une armoire à
clés, deux petites armoires de rangement et divers équipements prirent le même
chemin. A 15 h, l'équipe qui avait œuvré dans les dessous rejoignit celle qui
bataillait encore sur les dernières fixations récalcitrantes des éléments de
cloche du bloc 3.
Puis, tous les participants
ramenèrent le matériel démonté et l'outillage vers le bloc 1, à travers les
prés et les broussailles, ce qui ne fut pas facile car le bloc 3 est pris dans
une végétation dense et est invisible à partir des autres blocs. Les deux
remorques furent chargées à ras bord et c'est en fin d'après-midi que les bénévoles
se dirigèrent vers le Schoenenbourg pour y décharger provisoirement le matériel
dans l'entrée des munitions. Ce fut une petite mais profitable récupération,
et un bon entraînement pour la prochaine, qui allait se dérouler quelques
jours plus tard.
Rappelons, pour mémoire,
que le bloc 3 de l'ouvrage du Welschhof reçut un camouflage expérimental fait
de reliefs en ciment et ardoise imitant des arbustes et recouvrant une partie de
la façade, tandis que le bloc 1 fut doté d'un créneau expérimental pour une
arme mixte dont la trémie est toujours visible. Sur un plan plus général,
l'ouvrage est assez vandalisé et pillé, sa tourelle d'armes mixtes est vide,
bref, il n'est plus qu'une pauvre épave. Pour éviter toute intrusion indélicate,
la commune a fait murer son entrée dans le jour suivant notre opération de démontage.