Premières opérations Hochwald
Le prélude


L'ABOUTISSEMENT D'UN VIEUX REVE

"Mobilisation générale" avait été le mot d'ordre de ce printemps 1988. En effet, tous les efforts de nos membres actifs devaient porter sur l'aboutissement d'un vieux rêve qui venait enfin de se concrétiser.

Au début de cette année, nous fûmes informés que l'armée de l'air, qui comme chacun sait occupe activement l'ouvrage du Hochwald, allait entreprendre des travaux d'extension et qu'il lui fallait pour cela débarrasser l'ancienne centrale électrique plus connue chez nous sous l'appellation d'usine Est.

Nous avions pu, à plusieurs reprises, visiter cette centrale qui n'avait connu d'autre dégradation que celle du temps et constater l'état satisfaisant des groupes électrogènes. Ceux-ci avaient fait rêver plus d'un, sachant qu'ils étaient du même type que les nôtres (KD 22) et par surcroît, les tout derniers existants, hormis ceux de l'intouchable ouvrage du Schiesseck.

Sachant que l'aliénation de ces moteurs pourrait nous procurer une réserve de pièces détachées qui nous faisait cruellement défaut, il nous fallait agir, dès l'annonce de la nouvelle, et avant que les ferrailleurs ne soient dans le coup.

Contact fut pris avec le colonel Chabane, commandant la base, ainsi qu'avec le Lt. colonel Lafrogne, directeur des Travaux du Génie de Strasbourg. Tous deux saisirent immédiatement le but de notre démarche et promirent d'appuyer notre demande de transfert de ce matériel.

Car il fallut suivre la voie hiérarchique réglementaire, ce qui n'a pas été sans poser quelque problème, la direction de l'armée de l'air n'étant guère habituée à ce genre de sollicitation. Néanmoins, tout rentra dans l'ordre et l'autorisation tant désirée nous parvint au bout de quelques mois.

La nouvelle provoqua l'enthousiasme de nos actifs, mais la joie fut de courte durée, car se dévoilèrent à cet instant de sérieux problèmes. En effet, alors que nous comptions récupérer uniquement les pièces essentielles, on nous plaça devant l'alternative du "tout ou rien".

En clair, cela voulait dire: oui au transfert à condition de tout enlever, c'est-à-dire quatre moteurs Sulzer pesant chacun environ deux tonnes ; ainsi que les génératrices de courant qui n'en pesaient pas moins.

Grave problème qui faillit nous faire renoncer, car ne disposant pas de moyens de levage, de manutention et de transport de ce gabarit. En outre, nous ne pouvions guère compter sur les moyens propres au service technique de la base qui étaient, dans ce domaine, somme toute limités.

Qu'à cela ne tienne. Hans Fuchsgruber, notre providentiel dieseliste estima que nous devions tenter le coup et qu'il ne fallait renoncer avant d'avoir essayé.



Les SULZER avant démontage



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