Récupération d'une barrière antichar
Casemate de Glasbronn


Jusqu'en 1984, peu nombreuses étaient les personnes qui connaissaient la présence d'une barrière antichar Maginot sur son emplacement d'origine. Et pourtant il y en avait une, la dernière sans doute. Elle se dressait là, en position ouverte, au bord d'une petite route forestière non loin de la casemate CORF de GLASBRONN. (Pour nos amis lointains à 15 km à l'Est de Bitche).

Monument solitaire, mais non moins historique, car il semble bien qu'elle ait entravé la progression des allemands lors de la deuxième quinzaine de Juin 1940. Ceux-ci, contraints en cette vaste forêt d'avancer sur les voies carrossables, sont arrêtés par la barrière qui est abaissée et verrouillée. Ils font alors sauter à l'explosif l'extrémité de la flèche ainsi que le pilier réceptacle.

Le sauvetage de ce rarissime vestige tracassait nos amis WAHL et MUHLSCHLEGEL depuis belle lurette. La décision de récupération fut prise en conseil. Richard JEHL se chargea des formalités administratives. Entre-temps il fallut réaliser des soubassements à l'entrée du chemin d'accès menant à l'entrée des munitions du Schoenenbourg, car c'est là que se dresserait la barrière.

Le 20 octobre, une équipe de récupération se rendit sur les lieux. C'est au chalumeau que Roger SCHAEFFER et André LANG découpèrent les supports, au ras du sol, car il était hors de question de déterrer les énormes fondations en béton enfouies dans la terre.

L'opération dura plusieurs heures. Il fallut désolidariser le contrepoids pour pouvoir charger la barrière sur le camion.

De retour à Schoenenbourg la grue déposa la barrière dans les supports préparés par Joseph HEINTZ et mis en place lors de la coulée du béton.

Aujourd'hui, elle se dresse non loin de notre entrée comme si elle avait toujours été là. Quelque peu abimée, mais toujours belle, en tout cas sauvée de l'inévitable curée des ferrailleurs.

A cette occasion nous nous devons de remercier l'Office National des Forêts pour le don de la barrière. Egalement l'entreprise FEHR pour le transport, sans oublier tous nos membres qui se sont consacrés à cette tâche.

La barrière antichar est constituée de profilés métalliques, mais l'originalité du dispositif réside dans le fait que l'élément résistant est constitué par des câbles de 25 et de 35 mm de diamètre, non tendus et accrochés sur un cadre de fers en U. La barrière se ferme obliquement par rapport à la route (60°). Si on veut l'enfoncer, on ne peut la heurter de front. Sous le choc, les U se déforment et les câbles se tendent, absorbant progressivement l'impact jusqu'à l'arrêt du véhicule. Poids approximatif : 6 tonnes.









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