Métrich - Décembre 1983
L'ultime récupération
La récup de décembre 1983, la quatrième de cette année, était dirigée par Peter
Mühlschlegel, avec toutefois un nombre plus réduit de participants. Les navettes
motorisées et une bonne synchronisation des équipes permirent l'enlèvement de 99 casiers
à obus de 75 mm.
C'était une véritable aubaine, car il n'en subsistait plus un seul au
Schoenenbourg, ni d'ailleurs au Hochwald et au Four à Chaux. Comme Peter était conscient
que ce serait le dernier transfert, il fit également charger les deux derniers wagonnets
restants dans l'ouvrage.
UN PITOYABLE DESTIN
Peu après, les différentes serrures condamnant la porte blindée furent fracturées les
unes après les autres, par des visiteurs de plus en plus indélicats. L'armée avait baissé
les bras et l'ouvrage était ouvert à tous vents pendant des décennies. Il deviendra le
premier, et par la suite le plus important "boulevard" des clandestins de la Ligne Maginot.
Il sera terriblement pillé et vandalisé. Allumés par les ferrailleurs, les câbles
électriques brûleront des jours entiers, pour livrer ensuite le cuivre. Un grande
partie de l'ouvrage (qui était peint d'un bout à l'autre) sera noircie par la fumée.
Aujourd'hui, l'armée a comblé les fossés diamant où étaient les issues de secours qui
permettaient de s'introduire clandestinement, même quand la porte blindée était close.
Un merlon de terre recouvre intégralement la façade de l'entrée des hommes, celui de
l'entrée des munitions laisse encore un passage, mais il est quasiment sûr que cet
ouvrage sera définitivement condamné et clos lorsque les toutes dernières opérations
de démontage promises par l'armée au profit des associations seront terminées.
Pauvre et à la fois magnifique Métrich, tu ne méritais pas ça.
Jean-Louis Burtscher , décembre 2000
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