Métrich - Septembre 1983
Une grosse et fructueuse opération


L'opération de septembre avait mobilisé une quinzaine de personnes, dont l'équipe de Toul (des amis à Jean-Bernard Wahl, du temps où il pratiquait la spéléologie). Cette récupération visait en priorité le mobilier, encore bien présent au Métrich. Tout fut raflé, sauf bien entendu ce qui était dans les hauts de blocs où l'on ne pouvait chercher que des objets facilement transportables, tels des lampes suspendues, des petites pièces de tourelles, etc.

Toutefois, nous récupérâmes quelques tabourets dans un PC d'observatoire, où il fallait accéder par près de 200 marches ; il aurait été trop bête de les laisser là, alors que nous en manquions si cruellement. De nombreux matériels et mobiliers furent démontés : lavabos, bacs à sable, coffrets téléphoniques, et transportés vers l'entrée.

Une petite équipe avait été chargée de démonter les plaques émaillées, il y en avait des dizaines, voire plus. Le Métrich était un "ouvrage à plaques", il y en avait partout. Bon nombre de nos membres en ont empoché pour leur collection personnelle. C'était si tentant, et il y en avait tant ! Des années plus tard nous en récupérâmes un certain nombre que des générations de fouineurs n'avaient réussi à détecter, car recouvertes par un badigeon de peinture blanche. 

La récupération à but personnel avait le don d'agacer Jean-Marc Birsinger, qui allait devenir notre chef des travaux, qui avant tout avait le souci de remettre le Schoenenbourg dans son standard d'origine, et non de monter des collections privées . C'était tout à son honneur.

Tous ces matériels durent être véhiculés par-dessus la "bosse" de la gare du M1, où les wagonnets pouvaient se renverser à tout moment. Même le mortier de 81 mm qui avait été démonté au bloc 15 dut la franchir, avec quelque inquiétude. 

Ce sera la première pièce qui figurera dans ce qui allait devenir notre musée de l'armement . Au passage, nous emportâmes une dizaine de casiers à obus de 75. Je faisais partie de l'équipe qui assurait cette manipulation qu'il faut impérativement décrire, tant elle était épique.

Peter Mühlschlegel faisait la navette avec sa Volkswagen Jetta munie d'une remorque, entre l'entrée des munitions et le quai de chargement du M1. Cela n'avait rien d'incongru car ce tronçon de la galerie principale du Métrich avait également été conçue pour l'approvisionnement par camions. Ce curieux trafic automobile porta ses fruits et le camion semi-remorque partit avec sa benne chargée à ras bords.

Au Schoenenbourg, le déchargement permit de faire l'inventaire de ce qui avait étéemporté au Métrich. Avaient été récupérés : un mortier de 81 de forteresse, 8 casiers à obus de 75, 12 palans, 2 tables de PC, des tabourets, 2 wagonnets, un wagon citerne, 2 bacs à sable, des lampes de PC, une plaque d'embrasure pour FM, des plaques émaillées, un ou deux lavabos.










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