Les conséquences de la politique de "collaboration suisse"


Les Alliés veulent dès la fin des hostilités en 1945 faire payer à la Suisse sa collaboration avec les forces de l'axe. Encerclé et économiquement dépendant de ces encercleurs pour une partie de son approvisionnement, la Suisse pouvait-elle faire autrement que collaborer?

En mars 1946, une délégation suisse va à Washington pour négocier avec les Alliés (uniquement) occidentaux (Américains, Britanniques, Français). Ceux-ci réclament un milliard de francs pour l'or que la Banque nationale suisse a acheté à la Reichsbank allemande et un autre milliard pour les avoirs allemands en Suisse.

Les Suisses n'ont pas le choix, ils doivent s'incliner. Les Américains ont gelé leurs avoirs aux Etats-Unis et mis les entreprises suisses qui ont traité avec le Reich sur des listes noires. Au bout de deux mois de négociations, l'accord de Washington est signé (mai 1946) . La Suisse doit verser 280 millions pour l'or et curieusement seulement la moitié de la valeur des biens allemands gelés. Elle ne verse à ce titre que 121 millions de francs en 1952.

La Suisse s'engage aussi à examiner la question des comptes des victimes juives du nazisme. Cet engagement n'a jamais été pleinement appliqué.

Mais rapidement une nouvelle menace voit le jour. Un rideau de fer se ferme à l'est, c'est le début de la guerre froide. La Suisse bien que neutre est incluse dans la sphère des démocraties occidentales menacées.



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