Histoire des inondations défensives


La trouée de la Sarre offre la particularité de ne pas comporter de gros travaux car  la C.D.F. (Commission de Défense des Frontière) avait estimé que des fortifications étaient inutiles entre la région de la Lauter et celle de Metz. En effet, dans ce large couloir de 35 kilomètres qui sépare Faulquemont de la Sarre, les obstacles naturels abondent : c'est la zone dite "des étangs de Dieuze", où l'armée française y avait connue une défaite (bataille de Morhange) en août 1914.

Le maréchal Pétain, après avoir visité la région le 15 août 1927, demande qu'elle soit rendue impraticable grâce à un système d'inondations. Ainsi, en cas d'échec grave sur la frontière ou encore si le développement des opérations imposait de grandes économies de forces en Lorraine au profit d'autres théâtres d'opérations, l'invasion pourrait être limitée à bon compte par ces inondations. Les ingénieurs ont toujours utilisé l'eau comme obstacle pour interdire une invasion ou protéger une place forte.

Le plan général des inondations est étudié par M. Parisier, ingénieur en retraite des Ponts et Chaussées. Ses conclusions sont adoptées par le général Tulpin, commandant du génie de la 20e Région Militaire. Et le 6 juillet 1931, André Maginot donne l'ordre d'exécuter les travaux. Pour des raisons de camouflage, les travaux sont dirigés par le ministère des Travaux Publics et par le Génie Rural.

De Puttelange à Holving, cinq digues forment 5 biefs d'inondations alimentés par six étangs réservoirs dont la contenance totale avoisine les 6,4 millions de mètres cubes.

Ce remarquable système sera opérationnel fin 1933-début 1934.

Coût total des travaux : 32 millions dont 26 pour la construction des ouvrages, et 6 pour l'achat du terrain.





- Suite