Les défenses le long Rhin


De tout temps le Rhin, fleuve impétueux, surtout en hiver, fut considéré comme un obstacle stratégique. Certes il est facilement franchissable à une petite troupe, mais il est un obstacle conséquent quand il s'agit de lui faire traverser toute une armée.

Dans un premier temps, sa défense fut négligée par la Commission de Défense des Frontières (C.D.F.).,. Visiblement l'Alsace était considéré par les militaire comme un glacis de faible valeur stratégique, ce qui ne fut pas le cas de la Lorraine.

Finalement on décida quand même d'inclure la défense Rhin dans la première tranche des travaux, en même temps que les régions fortifiées de la Lauter et Metz.

La défense du Rhin s'articulait sur trois lignes successives de casemates et d'abris.

La première ligne était située sur la berge même du fleuve à proximité des ponts et des zones où l'exploitation est facilitée par le terrain, les points de passage obligés.

La deuxième ligne était généralement située sur la digue des hautes eaux, en face des points de passage obligés.

La troisième ligne, dite "ligne des villages" était implantée (trop loin en arrière) derrière la digue des hautes eaux.

En tout, 129 casemates ont été construites le long du fleuve. Ce fut généralement des casemates doubles, de faible protection, dalle de 1,50m seulement. En 1939 des blockhaus supplémentaires furent coulés sur les berges du fleuve (bloc Garchéry).

La densité des ouvrages était faible, il y a moins d'un ouvrage par kilomètre de front. A certains endroits il y avait dans la défense, des trous de trois à quatre kilomètres. Quel contraste avec la ligne "SiegfRied" (Westwall) construite après 1936 par les Allemands sur les berges du fleuve. Elle présentait en moyenne dix ouvrages par kilomètre de front.

Au matin du 15 juin 1940, après le repli général des troupes françaises, la VIIe armée allemande du général Dollmann passa à l'attaque et franchit massivement le fleuve entre Rhinau et Neuf-Brisach.

Les ouvrages de berges furent neutralisés en quelques minutes par des tirs directs des canons antichar. Les Allemands passèrent le fleuve grâce à des petits bateaux motorisés. Malgré la faible "croûte" de défenseurs français laissés en place, ils subirent deux échecs devant Schoenau et Neuf-Brisach. 

Néanmoins ils arrivèrent à créer des têtes de ponts et se répandirent dans la forêt rhénane. La résistance française s'effondra  et ne put se rétablir sur la ligne des villages. Un défaut conceptuel qui a placé cette ligne, pas assez dense, trop loin du fleuve.

Le 16 juin la défaite était consommée. Les troupes allemandes entrèrent à Colmar le 17 juin, à Mulhouse le 18 et à Strasbourg le 19. L'armistice mit fin aux hostilités le 25 juin à 0h30.

Pendant l'occupation, les Allemands détruisirent de nombreuses casemates Rhin à l'explosif. 



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