La rénovation du matériel roulant sur voie de 60


La rénovation du matériel roulant sur voie de 60 :

Juillet 2000. Les bénévoles de l'Association des Amis de la Ligne Maginot d'Alsace (AALMA) achèvent la rénovation du poste de commandement de l'ouvrage. Il se donnent alors pour objectif de mettre en valeur la proche gare dite "des avants", et d'y exposer du matériel roulant spécifique aux gros ouvrages de la Ligne Maginot. Une rénovation qui serait toute banale, pour ces mordus qui oeuvrent là depuis 1982, si le passé des installations ferroviaires du fort n'avait pas toute une histoire qui méritait d'être contée.

1988. Les premiers visiteurs de cet ouvrage d'artillerie, un des vingt-trois plus puissants de la Ligne Maginot du Nord-Est, découvrent un spectacle désolant. Le fort, abandonné dix années plus tôt et par ailleurs non entretenu depuis 1961, est en mauvais état. Il y règne une grande humidité et certaines de ses galeries ne sont plus praticables à pied sec, la boue a envahi nombre de locaux, les moteurs d'ascenseurs sont noyés sous trois mètres d'eau, le mobilier et l'outillage ont entièrement disparu. L'inventaire du matériel ferroviaire est tout aussi désolant. Les deux locotracteurs Vétra ont disparu, tout comme la plupart des wagons, dont il ne reste que trois exemplaires. Dans la voûte de la galerie principale, longue d'environ 1000 mètres, le fil de travail qui alimentait les locotracteurs en 600 volts a disparu. Comble de malchance, les ferrailleurs allemands qui avaient opéré vers 1985 ont coupé les suspensions caténaires directement après les attaches, en emportant non seulement l'épais fil de cuivre, mais aussi les suspensions, les tendeurs et les isolateurs.

Bref, le fort est une pauvre épave, mais comme il a joué un rôle majeur dans la défense du secteur fortifié de Haguenau en contribuant à mettre les Allemands en échec lors de leur tentative de percée, les premiers visiteurs décident d'essayer de le réhabiliter et pour cela, fondent l'association des Amis de la Ligne Maginot d'Alsace.



En 1988, l'unique wagon dans
l'entrée du Schoenenbourg

1982. Les premières actions de restauration débutent par de nécessaires travaux d'assainissement. En même temps, les bénévoles entreprennent de remeubler le fort avec du matériel transféré à partir d'ouvrages plus intacts, notamment ceux se trouvant en Lorraine. Sur la demande de l'association, le Génie Militaire autorisera, jusqu'en 1992, plusieurs prélèvements de matériels d'origine, dont bien entendu du matériel roulant.




- Suite