Le général BELHAGUE


Le premier président de la C.O.R.F., le général Filloneau, est moins connu que son successeur dont le général NICOLAS m'a montré le portrait dans la salle d'honneur où se tenaient les séances, le général Belhague. Inspecteur du Génie, il fut un organisateur des études et de la construction. A l'époque de la crise et du marasme des usines, les grands chantiers en France étaient ceux de la Fortification et ceux des barrages et des centrales électriques hydrauliques.

Il disposait des officiers du Génie, dont les affectations alternaient entre régiments et chefferies. Le Génie s'honorait d'être à la fois une arme et un service. Mais les sous-officiers étaient spécialisés et ceux du Service étaient entrainés à la surveillance des chantiers et à la gestion des marchés passés sur adjudication avec des entrepreneurs. Pour étoffer son encadrement, Belhague sut recruter les meilleurs jeunes ingénieurs des Arts-et-Métiers, disponibles sur le marché du travail en raison de la crise de 1929.

Il embaucha aussi des conducteurs civils de travaux car il n'avait pas assez de sous-officiers dans le Service. Ils firent régner une sévère discipline dans la disposition des armatures et la coulée continue et vibrée du béton armé.

On peut reprocher au général Belhague d'avoir travaillé dans le secret, même vis-à-vis du commandement. Il ne l'a pas suffisamment informé de ce qu'allait être la guerre du gasoil. Sans doute, le temps lui a-t-il manqué, personne ne pouvait pressentir à quel point les "petites pièces" qu'étudiait pour lui le général Challéat seraient une réussite.


- Retour