Bulletin 2 de 2001


Editorial

LES MOTS QUI CONVIENNENT

De récentes études ont révélé que le tourisme "intelligent" se développe considérablement. Cela veut dire que les vacanciers ne cherchent plus uniquement à se dorer au soleil ou à séjourner passivement dans des régions ou des endroits à priori agréables, mais qu'ils sont de plus en plus enclins à s'intéresser aux particularités ou au passé de leur lieu de villégiature.

Dans ce contexte, la découverte du patrimoine paysager ou architectural n'est plus l'unique objet de curiosité. On assiste désormais à l'émergence d'un tourisme industriel et technique qui permet à la fois de s'informer et d'élargir ses connaissances tout en profitant de ses vacances.

Dans cet environnement, la Ligne Maginot est particulièrement à son aise. Si elle est à même de satisfaire les citoyens curieux de leur passé, elle peut également combler les amateurs de sites ou de bâtiments hors du commun (visitez, à 30 m sous terre...), ou encore passionner les mordus de technique, sachant qu'un des atouts majeurs de la Ligne Maginot réside justement dans son aspect technique .

Mais la variété de ces thèmes est à la fois un avantage et un inconvénient. Vis-à-vis du visiteur moyen, il n'est pas facile de résumer tous ces aspects. En général, les guides se contentent de commenter ce que l'oeil du visiteur perçoit : les détails de la construction, les galeries sans fin, la fonction des locaux que les touristes découvrent les uns après les autres, les installations techniques et la grosse tourelle qui attirent immanquablement l'attention, même des plus indifférents.

Il est toutefois un aspect plus difficile à évoquer, qui est celui de la finalité et de l'utilisation de la Ligne Maginot. Il n'est pas donné à tout le monde d'expliquer en quelques phrases simples le contexte dans lequel la Ligne Maginot a été bâtie, ni d'ailleurs la bataille qu'elle a livrée.

Et cela, nous le constatons sur quasiment tous les sites de la Ligne Maginot que nous avons visités, mais malheureusement aussi quelques fois sur les nôtres. L'absence d'un tel développement amène des commentaires de visiteurs en général étonnés par ce qu'ils ont vu, mais qui disent souvent : "finalement, il ne s'est rien passé !".

Cette remarque donne alors une résonance négative à une visite pourtant enrichissante. Il faut donc tout mettre en oeuvre pour y remédier. Pour commencer, il faut savoir qu' il y a une différence subjective entre des sites historiques où il ne s'est rien passé et ceux au passé plus mouvementé, où des hommes ont mis leur vie en péril pour les construire, les attaquer ou les défendre. A nous d'utiliser cette différence.

Au Schoenenbourg, une courte évocation de tels faits suffit à faire fonctionner l'imagination des visiteurs. Ainsi, après quelques explications techniques devant la tourelle du bloc 3, rien de plus facile que de les faire entrer dans le bain de l'histoire avec le commentaire suivant :

"Il faut savoir que cette tourelle a tiré 8000 coups de canon sur les attaquants allemands (celle du bloc voisin, le bloc 4, en a tiré autant). La Ligne Maginot aurait certainement été enfoncée à cinq kilomètres d'ici, si les canons du fort de Schoenenbourg n'avaient fait reculer les assaillants (il y a fort à parier que sans cela les casemates d'Aschbach et d'Oberroedern seraient tombées, comme ont succombé les ouvrages du Haut-Poirier, de Gunsthal, de la Ferté, etc).

"Dans cette bataille, le fort de Schoenenbourg deviendra l'ouvrage le plus bombardé de la Ligne Maginot. Pour l'anecdote, un obus d'une tonne est tombé sur la dalle du bloc, juste au-dessus de votre tête. L'impact a été tellement violent que des hommes sont tombés à terre".

Et de conclure : "Le fort ne sera jamais investi et l'équipage ne se rendra que cinq jours après l'armistice, car il n'avait pas été vaincu".

Ainsi, vous aurez fait votre devoir de mémoire, et, du coup, les visiteurs auront compris que la Ligne Maginot et le fort de Schoenenbourg n'ont pas été construits uniquement pour impressionner les touristes.

C'est facile, il suffit de dire les mots justes, au bon moment, au bon endroit.
Jean-Louis Burtscher


LA VENTE IMMINENTE

La vente de l'ouvrage de Schoenenbourg aux communes d'Ingolsheim et de Hunspach est proche de sa conclusion. Aux dernières nouvelles, le ministre de la Défense aurait signé l'acte de cession. Le dossier serait en route pour Strasbourg, où le Service des Domaines de la Direction des Services fiscaux établira les documents nécessaires au transfert de propriété.

Le grand moment est donc pour bientôt. Les nouveaux propriétaires seront alors les deux communes. Pour la partie souterraine, Hunspach détiendra la partie arrière du fort, ainsi qu'une partie de la galerie principale s'étendant jusqu'à 60 mètres en amont du virage où se situe la morgue. Quant à la commune d'Ingolsheim, elle sera propriétaire de tout ce qui se trouve en aval de ce point, c'est-à-dire la plus grande partie de la galerie principale, le P.C. et les blocs de combat.

Dans les faits, un bail de 49 années établi entre l'association et les communes est prêt depuis un moment. Le rapprochement avec ces dernières avait été entrepris bien avant la conclusion de la vente.


AALMA
LA VIE DE L'ASSOCIATION

Décembre 2000 : Le magazine "Bonjour de France", destiné aux élèves francophones suivant une scolarité hors de l'hexagone, fait paraître un bel article sur la Ligne Maginot et le fort de Schoenenbourg. Il semblerait que la qualité de notre site Internet ait beaucoup joué dans ce choix.

- Le samedi 13 janvier 2001, une délégation de notre association se rend au fort de Guentrange pour assister à une réunion du conseil d'administration de la fédération des associations de sauvegarde de la fortification.

- Lundi 19 janvier : réunion, à la maison Ungerer, à Hunspach, de l'ensemble des gestionnaires de sites de la Ligne Maginot ouverts au public dans le Bas-Rhin. Une de plus, me direz-vous ? Pas du tout. Sous la présidence de M. Pierre Grandadam, président de l'agence de développement touristique du Bas-Rhin, tous les futurs cofinanciers du projet de valorisation de la Ligne Maginot ont exprimé leur adhésion à ce principe.

Des représentants de l'Etat, de la Région, du Département, de communautés de communes et de communes ont confirmé leur volonté de voir aboutir cette valorisation, et de contribuer à son financement.

Une telle bonne nouvelle aurait pu faire l'objet d'une médiatisation non négligeable si...les élections municipales et cantonnales n'étaient aussi proches. Décision fut prise de jouer la prudence et de laisser passer les élections. Ensuite, débuteront les premières réunions visant à l'élaboration du plan de financement.

Le second volet du plan de valorisation aura donc émergé dans la discrétion, mais à la satisfaction de tous. Ce qui n'était pas le cas en Moselle, où la valorisation plutôt médiatique d'un seul et unique site a fait beaucoup de mécontents.

- 31 janvier : fin provisoire du contrat de travail liant un jeune diplômé d'histoire à notre association. A l'issue de cinq mois d'investigations, aussi bien administratives que sur le terrain, Alain Luttringer remit aux représentants de la Direction Régionales des Affaires Culturelles ainsi qu'au président de l'AALMA, un exemplaire de l'inventaire des constructions de la Ligne Maginot, situées dans l'arrondissement de Wissembourg. Ceci se passait le 7 février, sous le présidence de M. le sous-préfet de Wissembourg

Toutefois, une dizaine de communes comportant de tels sites n'avaient pu faire l'objet de recherches. Cet inventaire sera donc prolongé sous forme d'un nouveau contrat portant sur deux mois, vraisemblablement à partir de mai. Un supplément de 35 000 francs a été accordé à l'association, pour en financer le coût.

- L'assemblée générale de notre association se déroula à la maison Ungerer, dans l'après-midi du 18 février. Celle-ci fut précédée par une matinée
associative réservée aux membres engagés dans les différentes activités de notre association.

- Dimanche 24 mars : une quinzaine de membres actifs du Schoenenbourg sont partis à la (re)découverte du fort d'Uxegney et du fort de Bois-l'Abbé, à Epinal. Chaleureusement accueillis par le président de l'ARFUPE, Patrick Visini, nos voyageurs ont longuement parcouru ces deux ouvrages construits sous l'égide du général Séré de Rivières.

Si Bois-l'Abbé n'est entretenu qu'extérieurement, le fort d'Uxegney a fait l'objet d'une rénovation tout à fait exemplaire dont il faut vivement féliciter les bénévoles de l'ARFUPE. Cet ouvrage mériterait d'être plus amplement visité, car il comporte nombre de cuirassements et de matériels magnifiquement réhabilités, surtout l'imposante tourelle Bussière, unique exemplaire en état, dont on nous a gratifié d'une étonnante démonstration.

Un bien beau voyage dans le passé de l'avant-Maginot.

- De mars à avril : semaines italiennes au Schoenenbourg. Non, ceci n'est pas un argumentaire de grande surface, mais bien la période où plusieurs groupes importants de collégiens venus du nord de l'Italie ont visité notre ouvrage. Cela fait maintenant plusieurs années que les jeunes Italiens découvrent le fort, combinant souvent cette visite avec celle du parlement européen. De manière générale, on constate une assez forte augmentation du public italien, ce qui nous a amené à faire traduire le manuel des visites guidées dans leur langue, et vraisemblablement à compléter nos panneaux de visite libre par trois langues supplémentaires : l'italien, l'espagnol, et peut-être le polonais.

- Le 31 mars, l'institut Minos, qui agit pour la préservation de l'héritage culturel et patrimonial européen a decerné un prix de 10 000 francs à notre association. Les membres du jury ont été très impressionnés par le travail de mémoire réalisé au Schoenenbourg, ainsi que par le caractère bénévole des ces réalisations.

- Le samedi 7 avril, une délégation de notre association a assisté à l'assemblée générale de la fédération des associations de sauvegarde de la fortification. Outre les points institutionnels, ont été abordés divers sujets dont l'avancement de la procédure de cession des derniers matériels de la Ligne Maginot, la tenue du prochain forum européen de la fortification à Belfort, l'admission de deux nouvelles associations (Mutzig et Uxegney).

- Les 15 et 16 avril, dimanche et lundi de Pâques, afin d'en informer le public régional, un certain nombre de médias avaient été sollicités pour mettre l'accent sur la réouverture du fort de Schoenenbourg à l'occasion du démarrage de la saison touristique. Comme depuis plusieurs années, les Amis de la 70e division des Vosges du Nord avaient prêté leur concours en animant les deux journées par leur présence, dans la tenue des libérateurs de 1944/45, avec de nombreux véhicules militaires de cette époque. Un appoint de véhicules de collection de pompiers avait été prévu, mais un seul se déplacera finalement, les autres ayant renoncé vu le mauvais temps

Le dimanche, les pauvres furent victimes de conditions météorologiques absolument épouvantables, où alternaient la pluie et la neige. Le lundi, un temps plus clément suscita la venue d'un nombre important de visiteurs.

Une nouvelle fois, la combinaison de la Ligne Maginot et des reconstituants de la 70e fit bon ménage, au profit de tous, et bien entendu de la buvette de ces derniers.
Merci les gars, et à la prochaine.

- Le dimanche 22 avril, c'est la fédération des associations de sauvegarde de la fortification qui prit l'initiative de convier ses membres à visiter le gros ouvrage d'Anzeling. Ce fort de la Ligne Maginot est actuellement loué à une société de tir, qui a établi plusieurs pas de tir dans les vastes locaux de la partie arrière, principalement dans le magasin M1 et dans la caserne, qui avait été décloisonnée par les occupants allemands, après 1940.

La matinée fut consacrée à la visite interne des blocs avant. Pour l'anecdote, il faut savoir qu'il faut 32 minutes de marche pour atteindre le bloc le plus éloigné de l'entrée des munitions ; cela permet d'imaginer les proportions exceptionnelles de cet ouvrage.
L'après-midi verra la visite des arrières et du bloc 9, avec sa tourelle d'un modèle unique.
Merci à Michel Mansuy et à Roger Lipsky pour cette organisation parfaitement réussie.

-Les dessus du fort de Schoenenbourg ont connu une animation inhabituelle peu après Pâques. Ce attiré la curiosité de responsables de recherche de l'Université Louis Pasteur, de Strasbourg, plus précisément de l'Institut des Sciences de la Terre.

L'équipe y effectua nombre de relevés sismiques, magnétiques et géodésiques, notamment par le procédé GPS, par l'intermédiaire de huit satellites. Les résultats nous seront communiqués à l'issue de ces études.

Voilà donc une partie des activités des quatre derniers mois, activités qui mettent fortement à contribution notre équipe dirigeante et nos membres actifs. A l'AALMA, ennui et routine ne sont pas de mise.


ET ENCORE

- Le fort de Schoenenbourg intègre le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord.
Le fort de Schoenenbourg apparaît depuis peu dans le carnet de découvertes des attractions et activités du parc.Ce dernier couvre un territoire de 130 500 hectares, à cheval sur l'Alsace et la Lorraine. Il englobe 111 communes, dont les 2/3 dans le département du Bas-Rhin. Il comporte 2600 km de circuits de randonnées pédestres, équestres, VTT, ou cyclotouristiques.

35 châteaux forts y sont recensés, plus deux châteaux renaissance, ainsi que 26 musées et expositions permanentes, tout comme 113 monuments historiques et sites classés ou inscrits. Sa richesse est évidemment le massif vosgien et les importantes forêts et milieux naturels les plus divers (réserve de biosphère classée par l'UNESCO), mais aussi patrimoniale (pétrole, industrie du verre et du cristal, etc).

Lors de sa création, le parc s'est doté d'une structure de gestion et de promotion très volontariste. Les ouvrages de la Ligne Maginot du Four à Chaux, de Dambach, du Simserhof et du fort Casso figuraient ainsi en bonne place dans les documents publiés par le parc, car y étant englobés. Le Schoenenbourg sera désormais de la partie puisque les futurs propriétaires de l'ouvrage, les communes d'Ingolsheim et de Hunspach ont été admises dans l'aire géographique du parc.

Internet
: Notre site suscite de plus en plus l'intérêt des Internautes. Le plus récent décompte indique le chiffre impressionnant de 1908 consultations sur les trente derniers jours. Il ne reflète toutefois pas la totalité des visites virtuelles, puisque ne sont pas comptabilisées les connexions latérales, dites "liens" (à partir d'autres sites consultés).

Le contenu de notre site s'étoffe de jour en jour et on peut affirmer qu'il est en mesure de satisfaire du simple curieux qui tombe par hasard sur le terme "Maginot", au spécialiste le plus ardent, dont certains reviennent jusqu'à dix fois, car le développement du site est très vaste et très varié.

La partie touristique est également à même de satisfaire toutes les interrogations, non seulement sur la Ligne Maginot, mais sur tout son environnement . Peu de sites, même institutionnels, peuvent se vanter de fournir autant d'informations. Les consultants étrangers s'y sentent parfaitement à l'aise, car les versions en langue allemande et en langue anglaise sont très développées.

Ceci grâce à nos adhérents étrangers, allemands et américains, qui ont fourni un important travail de traduction, bénévole, bien sûr. Merci à eux. Ceci est aussi un des atouts d'une association, où chacun peut apporter sa pierre à l'édifice. D'ici quelques semaines, les Italiens pourront cliquer sur l'icône qui leur ouvrira le site dans la langue qui leur est familière.

-Une nouvelle brochure en langue allemande est en vente au Schoenenbourg depuis le dimanche de Pâques. Celle-ci remplace l'ancienne édition, créée en 1988, et consacrée justement à notre ouvrage. Cette version, entièrement monochrome avait quelque peu vieilli dans sa présentation et dans son attrait, nombre de photos n'étant plus d'actualité. La nouvelle version est entièrement en quadrichromie. Le nombre de photos a été augmenté, alors que la pagination est restée la même. Le texte original a été conservé (on ne change pas ce qui est bon), il a toutefois été complété par un chapitre expliquant le contexte dans lequel la Ligne Maginot a été édifiée.
Le prix de vente est de 35 FF.

De l'avis de tous ceux qui l'ont vue, cette nouvelle édition est une réussite sur tous les plans et surclasse nettement toutes les publications analogues actuellement en vente dans les ouvrages.
Un seul regret, c'est que la version française fait maintenant pâle figure à coté de l'édition allemande. Mais il faudra encore patienter car le stock ne sera pas épuisé avant trois années.

- Une affiche destinée à la promotion du fort de Schoenenbourg a été réalisée peu avant la saison touristique. De format A3 et A4, celle-ci est entièrement en couleurs et est partiellement bilingue. Un tel document, manquait encore à notre panoplie promotionnelle, c'est chose faite. Les membres qui auraient besoin d'un tel document pour faire connaître notre ouvrage peuvent s'en procurer à la caisse du fort, ou encore en s'adressant à notre agent de développement, Mathieu Weimer.

Profitons-en pour rappeler que ce dernier est employé permanent de notre association, et qu'il est en charge de notre gestion touristique. Il est installé à l'office de tourisme de Hunspach, 3 route de Hoffen, 67250 Hunspach, tél 03 88 80 59 39, fax 03 88 80 41 46, qui est en quelque sorte devenu notre siège administratif, et où nous nous sentons "comme chez nous", grâce à l'amabilité de la directrice Sylvie Heiby, et de l'équipe en place.

L'office est lui-même installé dans un magnifique corps de ferme aux colombages si caractéristiques des maisons alsaciennes. Cette belle bâtisse est connue localement sous le nom de "Maison Ungerer". Celle-ci a par ailleurs été aménagée en gîtes ruraux qui offrent d'intéressantes possibilités d'hébergement pour couples ou familles, tout au long de l'année. Avis aux amateurs.

Ainsi, si vous êtes de passage dans le nord de l'Alsace, faites un détour par Hunspach (qui est à 5 minutes du fort) et faites un petit tour à la maison Ungerer. Le personnel de l'office sera ravi de vous y accueillir.


TRAVAUX AU SCHOENENBOURG

L'objectif de cet hiver avait été de mettre en peinture la gare avant. Objectif ambitieux, au demeurant, car il y a encore quelques années, l'éventualité d'un tel chantier en aurait fait reculer plus d'un. Mais depuis la réalisation de ce qu'on jugeait véritablement impensable, c'est-à-dire l'entière rénovation de la caserne, nos bénévoles avaient compris que de tels objectifs étaient à leur portée. Il fallait juste du temps, et surtout des bras pour manier les pinceaux. Les conditions étaient réunies.

A l'ouverture de la saison touristique, nos bénévoles avaient repeint les 43 mètres de la galerie où se dédouble la voie de 60 cm. Les câbles électriques ou téléphoniques, les conduits d'eau, la gaine de ventilation repeints tranchaient magnifiquement sur le fond blanc de la voûte et d'une partie des murs. Mais comme nos peintres avaient pris de l'avance sur le programme, ils entreprirent d'étendre le chantier et de rénover l'intersection des deux galeries desservant les blocs de combat, appelée couramment "carrefour des blocs 1,2,3,4,5,6".

Presque banal auparavant , ce carrefour a révélé une architecture assez impressionnante sous l'effet des travaux. Là aussi le blanc presque immaculé met en valeur les courbes et les volumes, cela est du plus bel effet. Il faut dire que nos peintres n'ont pas lésiné sur la quantité, puisque notre trésorier régla une facture d'un montant de 25 000 francs, rien que pour la peinture.

Dès que les bâches qui recouvraient le sol avaient été retirées, on s'appliqua à mettre en place une partie du matériel ferroviaire précédemment rénové de manière à reconstituer un convoi composé du locotracteur Vétra, de quatre wagonnets Nord-Est, d'un wagonnet Nord-Est aménagé pour le transport du pain, d'un wagon citerne et d'un wagon à banquettes. Cette exposition, dans un cadre entièrement rénové, est véritablement superbe, elle sera le point fort de nos actions promotionnelles en 2001.

Comme tout cela produisait un résultat fort plaisant, nos bénévoles décidèrent de pousser la rénovation encore plus loin, c'est-à-dire, la mise en peinture des 80 mètres de la petite galerie qui s'étend vers les blocs 5 et 6. Recrépi après la guerre, mais non repeint, ce tronçon était un peu tristounet. Il ne le sera bientôt plus puisqu'on peut penser que sa mise en peinture sera achevée au mois de juin.

En attendant d'être à nouveau accessible, cette galerie a été mise hors circuit, c'est-à-dire que les visiteurs ne transitent momentanément plus par le bloc 4, mais qu'ils se dirigent en ligne droite du PC vers le bloc 3. Ce qui est un moindre mal et qui permet à nos travailleurs de ne pas être dérangés par des visiteurs déambulant dans le chantier.

Profitons-en pour signaler que nos visiteurs sont toujours très étonnés de voir que l'on travaille dans l'ouvrage le samedi, et même quelquefois le dimanche. Quand on leur explique que ce sont là des bénévoles qui font cela en dehors de leur activité professionnelle, ils sont généralement étonnés et ravis, et ne manquent pas de féliciter ces derniers pour leur dévouement à la mémoire collective et pour l'ampleur de leur travail.

A ce propos rappelons aux travailleurs, aux guides, et à toute personne de l'association qu'un "bonjour" et quelques mots échangés de temps en temps avec les visiteurs - et clients - se déplaçant dans le fort sont les vecteurs de notre hospitalité et de notre image de marque (les grandes surfaces de vente, où la politesse est devenue une obligation, l'ont bien compris). D'ailleurs, dans notre système de visite libre, il est important que les touristes sentent que même s'ils visitent seuls, on s'occupe d'eux. Rien de plus rassurant, rien de plus normal. La politesse et l'amabilité sont l'affaire de tous.

- Toujours dans la galerie principale, entre le coude de la morgue et le P.C. notre chef des travaux a réussi à endiguer la quasi-totalité des entrées d'eau qui humidifiaient considérablement cette partie de la galerie. Le radier s'est asséché, alors qu'il était glissant auparavant. Pour consolider ces bons résultats, nos techniciens entreprirent d'installer trois déshumidificateurs dans cette section. Ceux-ci pourraient être opérationnels au mois de juillet.

- Pendant ce temps, nos électriciens changèrent entièrement l'installation électrique des magasins à artifices, par la pose d'un circuit tout neuf. Le bas du puits de l'ascenseur de 5 tonnes sera lui aussi traité de la sorte. Dans le puits de l'ascenseur 2,5 tonnes, où se situe l'escalier de 135 marches qu'empruntent obligatoirement tous les visiteurs, nos techniciens ont amélioré l'éclairage par l'installation d'un hublot supplémentaire par palier. Il ne subsiste désormais plus aucune zone d'ombre dans ce passage très fréquenté, mais aussi un peu délicat.

- Une autre intervention bénéfique aura été le défoncement sur 5 mètres de la canalisation principale, entre la gare arrière et l'issue de secours secrète. Un bouchon de calcaire de plusieurs mètres s'était accumulé là, provoquant un débordement d'eau lors des importantes chutes de pluie du mois de mars.Cela fut possible grâce à une disqueuse de grande puissance. Le mal est réparé, mais deux autres bouchons similaires devront être résorbés dans l'avenir, pour abaisser le niveau d'eau dans la canalisation.

- Nos mécaniciens ont procédé au graissage et au contrôle des mécanismes principaux - batterie/éclipse - des tourelles des blocs 2, 3, 4, et 5. Des points de graissage supplémentaires ont été installés sur les pivots principaux des tourelles, qui en étaient dépourvus.

- A l'extérieur, la sécurisation des blocs émergeant aux avants a été entreprise. Le fossé diamant du bloc 1 a été doté d'un grillage avec supports en bonne et due forme, en remplacement des vieux barblelés. Une échelle métallique a été installée à demeure, de manière à permettre la descente dans le fossé, et procéder à son nettoyage. Au sommet du bloc, un rouleau de barbelés a été déployé pour parer à des chutes qui pourraient être dangereuses. Il sera fixé ultérieurement au moyen de pieux vissés à même la dalle. Le bloc 5 a été entouré provisoirement de barbelés. A terme, le bloc 6 sera sécurisé comme le bloc 1, ces deux blocs présentant potentiellement le plus de risque.


NOUVELLES DE LA LIGNE MAGINOT

- Le processus de vente de l'ouvrage du Four à Chaux suit son cours. Il sera acheté par la commune de Lembach, à qui l'armée a également proposé l'achat du casernement de sûreté qui se trouve à proximité du fort. Ce qui n'enchante pas vraiment la commune.

- Un des 3 moteurs SGCM du gros ouvrage du Michelsberg a été remis en marche par les bénévoles de cette association. Il s'agit du modèle GVU 33, de 120 cv. On imagine toutes les difficultés qu'il fallut résoudre pour en arriver à ce résultat. Bravo !(Infortif n°9)

- Les ouvrages du Haut-Poirier et du Welschhof ont été dépollués et vont être vendus prochainement aux communes.

- Le fort Casso (petit ouvrage de Rohrbach) fait sa promotion sous forme d'une flamme postale.

- Le club Vosgien du Val de Moder entreprend la reconstitution, près d'Uberach, d'une centaine de mètres de voie de 60 qui servait autrefois au transport des munitions depuis le dépôt de Neubourg. Le site a été doté d'un panneau explicatif. Le président du Club Vosgien a fait une demande auprès de la direction du génie militaire, à Metz, pour obtenir du matériel roulant qui ferait l'objet d'une exposition permanente.

- Barst : Une tourelle démontable (incomplète) a été installée sur le circuit pédestre reliant le wagon fortifié à la casemate AC1B, la"Costaude".
(Infortif n°9)

- Hackenberg : l'association Amifort Veckring s'est dotée d'un nouveau président. Il s'agit de M. Claude Poesy (Infortif n°9).

- L'association A15, gestionnaire du gros ouvrage du Galgenberg, a changé d'appellation, s'y ajoute désormais "Site fortifié du Bois de Cattenom. Outre l'ouvrage cité plus haut, elle regroupe maintenant la casemate du Sonnenberg, l'abri du bois de Cattenom et l'observatoire de Cattenom, le tout sous la houlette du président Pascal Lambert (Infortif n°9).

- L'entreprise Dietsch et Cie, de Sarreguemines, qui a construit l'ouvrage du Hochwald, a cessé toute activité au courant de l'année 2000. Le parc de matériel a été vendu aux enchères.


LE GROUPE DE RECONSTITUTION

Programme de l'année 2001.
A l'heure où est publié ce bulletin, notre groupe de reconstitution a déjà participé à deux cérémonies : le 8 mai à Wissembourg et le 13 mai au petit ouvrage de La Ferté.

Pour le reste de l'année à venir, d'autres cérémonies et reconstitutions sont prévues, en voici les détails.

Tout d'abord, nous commémorerons les combats de la Sarre, dans la région de Sarralbe, en compagnie de reconstituants polonais de la première DGP, ainsi que d'un détachement représentant le 69e RIF.

Le dimanche 12 août, nous serons présents lors de la manifestation du petit ouvrage de l'Immerhof (en 2000, nous étions environ 40 reconstituants et 6 véhicules).

Les 22 et 23 septembre, se déroulera dans le Loiret un grand festival militaire où nous participerons aussi.

Et pour finir, comme tous les ans nous serons présents au fort de Schoenenbourg lors des journées du patrimoine.


A LIRE

Le secteur fortifié de Montmédy - la destinée singulière d'une extension de la ligne Maginot.
Rédigée par Stéphane Gaber, cette publication brochée de 134 pages est en vente aux éditions Serpenoise, B.P 70090, 57004 Metz cedex 1, au prix de 180 FF ou 27,44 Euros (+ 30 FF pour frais de port).


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