29 Décembre 1983
Les locotracteurs Applevage


Extraits du bulletin d'information de janvier 1984.

Ce 29 décembre, une quinzaine de nos membres actifs attendent impatiemment un arrivage. Il s'agit de deux locotracteurs électriques que le conseil d'administration a tenu à acquérir.

Tout commença à St. Etienne, où Armand Durlewanger, membre de notre association (et également historien et co-fondateur du mémorial de la casemate de Marckolsheim) découvrit l'existence de deux locotracteurs d'un type relativement proche de ceux utilisés dans les gros ouvrages de la Ligne Maginot. Ceux-ci étaient en service dans les mines des alentours de cette ville, mines dont la fermeture avait été programmée pour la fin de l'année 1983.

M. Durlewanger en informa le comité. Celui-ci le chargea en retour de prendre l'affaire en main, ce qu'il fit avec beaucoup de dévouement. Merci à lui, merci également à M. Jean Meyer, ingénieur en chef des mines pour son soutien et son intérêt à notre égard.

La conclusion vint au bout de plusieurs mois avec l'arrivée des deux machines. Ainsi, le 29, un semi-remorque livra les deux locomotives (avec caténaire et accessoires) qui furent mises à terre par une grue de 25 tonnes. Moment émouvant où le Schoenenbourg retrouvait ainsi deux pièces maîtresses de son équipement qui avaient disparu après la guerre. Les machines furent aussitôt poussées dans l'ouvrage et entreposées dans la gare arrière.

Description technique : Locotracteurs de type APPLEVAGE, année de construction 1940, poids 5,3 tonnes, moteurs Alsthom de 21 cv, 32 ampères, 600 volts. Quelques modifications avaient été effectuées pour l'adaptation au gabarit des galeries de mines.

Pour l'instant, elles serviront de pièces d'exposition à l'état statique car la restauration du caténaire et des circuits d'alimentation sera un long et délicat travail, qui de toute façon, n'entre pas dans le cadre des travaux prioritaires. A moins que l'on ne recrute subitement une équipe d'électriciens. Avis aux amateurs.

MAIS ENCORE

D'après un rapport de l'ingénieur des mines, les APPLEVAGE étaient issus d'une commande de douze machines destinées à la Ligne Maginot, mais non livrées, du fait de l'entrée en guerre de la France. Après l'armistice, deux machines auraient dû être vendues aux mines du Maroc, mais là encore les événements s'en mêlèrent. Finalement, elles furent achetées par la Compagnie des houillères du bassin de la Loire, qui les fit modifier.

Le caisson porteur des perches sera abaissé dans la caisse, les butoirs et crochets d'attelage seront modifiés et un blindage additionnel sera fixé sur les flancs, pour en augmenter le poids. Le poste du perchiste sera supprimé et les circuits éléctriques améliorés. A cette époque, nul ne pouvait penser que nous allions, dans le futur, être détenteurs de véritables VETRA. L'acquisition des deux APPLEVAGE était alors une occasion inespérée et rien ne laissait présager que nous allions nous en débarrasser plus tard.











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