Transfert de l'ouvrage d'Anzeling (Mai 1992)


C'est au début du mois de mai 1992 qu'eut lieu ce qu'on pensait être le dernier gros transfert de matériels.

L'opération n'est pas mentionnée dans notre bulletin d'information car la discrétion est indispensable. L'explication est simple. Sur la demande d'autorisation de transfert nous avions seulement mentionné trois transformateurs 440 volts. Comme l'armée n'était plus très regardante depuis quelques années (sauf tout ce qui avait rapport avec la direction des travaux du génie - DTG - de Nancy), nous nous étions dit que personne ne viendrait contrôler, ni ferait un procès verbal d'enlèvement.

Nous en avions pratiquement reçu l'assurance car le commandant de l'arrondissement des travaux du génie de Thionville, nous dit alors : "Je ne comprends pas pourquoi l'Etat- major fait un tel cas de ces vieux matériels, qui dans quelques années ne seront que des tas de rouille. Vous n'avez qu'à vous servir, je n'aurai rien vu" !

Une fois de plus, nous avions loué les services du transporteur Robert Krauss, de Drusenheim, et de son vieux camion avec remorque, équipé d'une grue incorporée qui était d'une utilité sans pareille pour charger sans effort les centaines de kilos de matériels extraits des ouvrages.

Justement, ceux-ci se trouvaient en grande partie dans les blocs avant de l'Anzeling, c'est-à-dire que l'on devra tout entasser sur les wagonnets, et pousser à bout de bras ces derniers, tout au long des deux kilomètres de la galerie principale de l'ouvrage. Pour corser le tout, il faudra remonter les charges par un plan incliné d'une trentaine de mètres.

Bien que le treuil du plan incliné semblait encore fonctionner (à la main), nous avons opéré comme au Mont des Welches, où le filin était accroché d'une part au wagonnet, au pied du plan incliné, d'autre part, au crochet du Land Rover d'un de nos membres qui parcourait alors dans le haut du bloc l'équivalent de la longueur du plan incliné. Le poids des charges avait failli avoir raison de son embrayage ; autrement, ça marchait bien.

LE FORT AUX 18 ARMOIRES

Nous avons récupéré une quarantaine de casiers à obus de 75 mm, qui provenaient du gigantesque magasin M1. Sans oublier deux châssis pour charges de 135 mm. Au passage, nous avons emporté les grilles qui protégeaient les transfos élévateurs de la sous-station arrière, et celles de la sous-station avant. Le ridicule PC de ce gros ouvrage recelait nombre d'armoires individuelles, de type "officier", plus quelques autres armoires plus grandes.

Nous en avons emporté au total 18, plus 10 chaises et quelques tabourets. Dans les blocs d'artillerie, nous avons emporté des grilles de magasin M2 et quatre moteurs d'ascenseurs ; également, des armoires à outillage et bobinages. Sans oublier quelques panneaux lumineux "Portes ouvertes - portes fermées" qui feront bel effet au Schoenenbourg, une fois retapés et éclairés. Bref, on était très loin des trois transformateurs d'éclairage, dont deux avaient été extraits de l'usine, où par ailleurs, nous avons également emporté des pièces de moteur SGCM.

Les wagons ne furent pas emportés car il avait été dit qu'ils avaient fait l'objet d'une demande de la part d'une autre association. Avant de ressouder la porte blindée, Hans Fuchsgruber souda un wagonnet Sud-Est sur les rails, juste en haut du plan incliné, pour qu'on ne puisse plus remonter des matériels pillés, car le pillage était intense à l'Anzeling, à cette époque.











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