De l'artillerie au téléphone


Sous Napoléon 1er les artilleurs tiraient à vue sur leurs objectifs. Sous Napoléon III, les progrès technologiques aidant, la portée des canons s'est considérablement développée. A partir de cette époque, les artilleurs ne voient plus leur cibles et font de plus en plus du tir indirect. Se pose alors la question de la liaison entre  les artilleurs et les observateurs.

Durant la première guerre mondiale ce problème atteint son apogée. Les lignes de téléphone ne résistaient pas au tirs d'artillerie. La liaison entre les artilleurs et les observateurs se faisait au moyen d'expédients de type pigeons voyageurs ou de coureurs à pied (si ceux-ci parvenaient à traverser les barrages d'artillerie).

Pour compenser son handicap l'artillerie effectuait alors des tirs larges, profonds et denses sur zone. Les soldats allemands disaient "les ennemis sont les mitrailleuses françaises et l'artillerie allemande". En d'autres termes, faute de liaison entre ceux qui tirent et ceux qui observent, les bavures étaient fréquentes.

La Ligne Maginot va révolutionner cela grâce au téléphone. En effet, tous les forts, casemates, abris et observatoires sont reliés par des lignes téléphoniques enterrées à deux ou trois mètres de profondeur.

Grâce à ses petits canons à tir rapide, guidés efficacement par des observateurs sur le terrain, l'artillerie Maginot va devenir une référence en matière de précision et de rapidité d'intervention, 90% des tirs atteignirent leur but dès les premiers coups.

En 1940, le Hochwald et le Schoenenbourg ont tiré 34000 obus. On peut estimer que 30000 coups ont atteint leur objectif. Ces faits sont confirmés par les carnets du commandant Rodolphe, chef de groupement d'artillerie (Hochwald-est, Schoenenbourg).



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