Bulletin 2 de 2002


Editorial

LA CARTE DE L'AUTHENTICITE

Quand vous recevrez le prochain bulletin d'information, l'ouvrage du Simserhof sera à nouveau ouvert au public depuis 2 mois. Il aura, à ce moment, vraisemblablement accueilli plusieurs milliers de visiteurs, attirés par la mise en scène inédite proposée par des experts en la matière.

Selon le quotidien "Le Républicain Lorrain", ont été impliqués dans ce projet le réalisateur Olivier Brunet, concepteur d'effets spéciaux sur plus de 200 longs métrages, comme "Les visiteurs", ou "Microcosmos". Le directeur photo, Vincent Jeannot, a été collaborateur de Luc Besson pour "Subway" et "Le grand bleu".

Face à ces professionnels, qu'aurons-nous à proposer pour essayer, avec nos modestes moyens, de promouvoir le Schoenenbourg pour que celui-ci ne soit pas déserté par les touristes alléchés par la visite-spectacle proposée au Simserhof ?

La réponse est toute simple: nous allons tabler sur l'authenticité et les spécificités de notre site. Il nous semblait que c'étaient là les meilleurs thèmes dont nous disposions pour réagir face à ce qui est proposé à Bitche. En y réfléchissant bien, nous nous sommes aperçus que les arguments que nous pourrions mettre en avant existaient bel et bien, et que nous n'avions nul besoin d'en inventer, alors autant ne pas nous gêner.

Ainsi, désormais, nous mentionnerons systématiquement que le Schoenenbourg est le seul ouvrage de la Ligne Maginot à être inscrit en totalité (donc pour l'intégralité de ses composantes) à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Quel autre ouvrage peut prétendre à cela ?

Nous mentionnerons aussi que le Schoenenbourg est le gros ouvrage le plus complet et le mieux équipé, ce qui est strictement véridique. Il faut savoir que notre fort est un des rares à n'avoir jamais été transformé par l'occupant allemand et qu'il est le seul à présenter en situation l'intégralité des éléments autrefois nécessaires à son fonctionnement.

Nous annonçons déjà que le Schoenenbourg est le plus important ouvrage visitable en Alsace, ce que chacun pourra vérifier à sa guise, si jamais il en doutait.

Nous annonçons depuis quelques années que le Schoenenbourg est un monument d'histoire et de technique. Les visiteurs nous le confirment tous les jours par leurs nombreuses remarques relevées dans le livre d'or.

Enfin, nous annoncerons que les visiteurs évolueront sous terre, dans un cadre authentique, dans l'ambiance et les sonorités de l'époque, et c'est là, notre plus récente innovation.

Ces éléments que nous allons désormais intégrer dans nos documents promotionnels, ressemblent fort à un effet de marketing et risquent de surprendre nombre de nos confrères. Il faut pourtant qu'ils sachent qu'avec l'ouverture du Simserhof, la promotion de leurs ouvrages va être mise à rude épreuve.

Alors autant réagir et ne pas nous laisser abattre. Nous disposons d'arguments imparables, que l'histoire et les événements nous ont légués, ou que nous nous sommes forgés depuis vingt années, à force de travail et d'imagination.

Alors autant s'en servir. Et si, dans quelques années, nous serons encore là malgré le raz-de-marée du Simserhof, ce sera sans doute grâce à notre authenticité.

Jean-Louis Burtscher


NOUVELLES DE L'ASSOCIATION

9 janvier 2002

La revue "Point de vue" consacre un assez important article à la commémoration du décès d'André Maginot. On y parle de sa vie, de son importante oeuvre sociale, et bien entendu de la Ligne Maginot. Et là apparaissent, comme de coutume, les vieux clichés éculés, mille fois ressassés.

Pourtant, ce qui est positif, c'est que le rédacteur cite le fort de Schoenenbourg comme une référence en la matière.

Jeudi 5 février

Réunion de présentation du projet de montage financier pour la valorisation publique de l'ouvrage de Schoenenbourg. Sont présents les maires des communes propriétaires, soit MM. Billmann, pour Hunspach, et Nussbaum, pour Ingolsheim, ainsi que M. Richter, président de la communauté des communes du pays de Wissembourg. Pour l'AALMA, sont présents le président Halter et le secrétaire général Burtscher.

Il en ressort que l'élaboration d'un montage financier relativement complexe, mettant en présence plusieurs partenaires institutionnels, prendra un certain temps car soumis à des règles incontournables. Néanmoins, la volonté de voir déboucher ce dossier anime désormais tous les partenaires.

Déjà, nous avons l'assurance que la communauté des communes du pays de Wissembourg sera porteuse de ce projet, mais il faudra, auparavant, qu'elle adapte ses statuts. En attendant, il nous est demandé de réunir un maximum de devis en rapport avec les investissements que nous avons proposés, et qui s'élèvent à 2 497 000 euros, et dans lesquels figure également la réfection de la rue du Commandant Reynier, qui dessert le fort.

Samedi 9 février

Sous l'égide du Conseil général du Bas-Rhin, une délégation polonaise, en visite dans le nord du département pour découvrir les infrastructures touristiques de la région, parcourt le circuit visitable du fort de Schoenenbourg, et en est fortement impressionnée.

Février 2002

L'achat d'une lunette de visée pour canon de 47 mm de forteresse ayant été avalisé par notre conseil d'administration, nos amis Andréas et Michel profitent d'un déplacement dans les Alpes maritimes pour en prendre livraison.

Avoir la possibilité d'acquérir une telle optique étant devenue quasiment exceptionnelle, nous avons profité de l'occasion pour pouvoir compléter notre AC 47 de l'entrée des munitions. Mais ce qui est rare est cher, et la lunette sera acquise au prix de 5000 francs, ou 762,25 euros

Depuis, elle a été repeinte et installée. Notre canon de 47 mm est désormais complet.

Samedi 9 mars

Le Schoenenbourg accueille, pour la première fois, l'équipe des membres actifs de l'ouvrage du Hackenberg. Ces bénévoles découvrent alors une conception un peu différente de la leur, en matière de valorisation et de muséologie. Ils sont également admiratifs devant le travail fourni par les bénévoles de l'AALMA, et sortent ravis de leur visite. Leur président, Claude Poesy, nous félicitera même par écrit, peu après la visite.

Rappelons que le Hackenberg est le plus important ouvrage de la Ligne Maginot, et que les membres bénévoles de AMIFORT - Veckring déploient eux aussi beaucoup d'énergie pour le préserver et l'entretenir. Merci d'être venus nous voir, c'est en ces occasions que les associations apprennent à mieux se connaître et à s'apprécier.

Samedi 16 mars

Inauguration de l'extension de l'exposition électromécanique du bloc 4.

Samedi 23 mars

Une vingtaine de membres du Cercle d'Etudes des Fortifications ont , avec leur président Bernard Bour,découvert (ou redécouvert) notre ouvrage. S'occupant eux-mêmes de l'ensemble fortifié de Mutzig, ces bénévoles ont choisi de faire un bond d'une trentaine d'années dans l'histoire, pour examiner la fortification édifiée par la CORF, qui s'était alors inspirée de nombre de principes novateurs appliqués par les concepteurs allemands, au début du vingtième siècle.

C'était là quasiment une visite entre voisins car l'impressionnante Feste de Mutzig est, rappelons- le à l'attention de nos membres éloignés, établie à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg.

Samedi 23 mars

Les Amis de l'Alsace du Nord ont visité le Schoenenbourg à l'occasion de leur assemblée générale. Issus de cette partie de l'Alsace, mais n'y résidant pas forcément, ces visiteurs ont découvert que la région où ils sont nés ou ont grandi recelait un patrimoine militaire de première importance, ce que nombre d'entre-eux ignoraient.

Dimanche 24 mars

L'assemblée générale de notre association se déroule à la Maison Ungerer, à Hunspach. 59 personnes ont émargé la liste de présence et 30 pouvoirs ont été réceptionnés.

Samedi 30 mars

Une demi-douzaine de nos membres ont passé la journée à débroussailler et à nettoyer les abords de l'observatoire de Hatten. Sous l'impulsion de notre administrateur, Andreas Boy, ces bénévoles ont donné un coup de fraîcheur à cet observatoire CORF, qui en avait bien besoin. Rappelons que l'obs de Hatten était autrefois un des cinq yeux du Schoenenbourg, et qu'il était celui le plus éloigné, en direction de l'Est.

1er avril

L'ouverture au public du lundi de Pâques a été agrémentée par la présence d'un petit groupe de reconstitution, l'association "Maréchal Monsay".

Créée en 2001, cette association a pour but de promouvoir le passé et l'histoire de la gendarmerie. Nombre de visiteurs étaient intrigués par un tel déploiement de gendarmes dont les costumes leur rappelaient quelquefois des souvenirs de jeunesse. Ces bénévoles durent donner bien des explications, et furent abondamment photographiés.

Dimanche 7 avril

L'Amicale des Diables bleus de Mulhouse, donc les anciens du 31e bataillon de chasseurs à pied, ont déposé une gerbe au pied du monument commémoratif érigé à proximité de l'entrée des munitions de notre ouvrage. L'alignement des porte-drapeaux et la sonnerie aux morts interprétée par le clairon d'honneur originaire de Schoenenbourg furent l'expression d'un moment très solennel.

Puis les anciens partirent à la découverte du fort, sous la conduite de notre président Marc Halter.

Samedi 27 avril

Deux administrateurs de notre association se déplacent pour assister à l'assemblée générale de la fédération des associations de sauvegarde de la fortification. Celle-ci se déroule au fort de Villey-le-Sec. Ce dernier est la propriété du Conseil général de la Meurthe-et-Moselle, et est pris en charge par les membres de "la Citadelle", une association de bénévoles présidée par Régis Berger.

La grande famille de la fortif s'est retrouvée avec grand plaisir, d'autant plus que la matinée avait été mise à pofit pour explorer le très intéressant ensemble fortifié du mont St Michel, à Toul, évidemment sous la conduite avisée des membres de la Citadelle.

 

UNE SORTIE EN BELGIQUE

A la découverte, ou à la re-découverte de la fortification belge.

Durant le week-end du 13 au 14 avril dernier, une vingtaine de membres de l'AALMA sont partis à la découverte de la position fortifiée de Liège.

Au programme du samedi : la visite du célèbre fort d'Eben-Emael, sous la conduite d'un ancien combattant belge ayant vécu de l'intérieur les combats du 10 mai 1940. Nous avons été agréablement surpris par l'aménagement de la caserne et les bruitages de la poterne d'entrée.

Après la pause casse-croûte, direction Loncin, un fort de la génération Brialmont (1888) dont la particularité est d'avoir été percuté par un obus de 420 mm qui a fait sauter la poudrière et toute une partie du fort, ensevelissant par la même occasion plus de 250 soldats belges. Les conséquences de l'explosion sont impressionnantes. Puis nous avons pris la direction du fort d'Hollogne, où après une visite-conférence, un super barbecue nous attendait.

Le lendemain, nous avons visité le fort de Barchon (génération Brialmont, modernisé dans les années 1930) et sa prise d'air toute particulière. L'après-midi a été consacrée à la visite de Tancrémont (fort de la nouvelle génération) qui a déposé les armes un jour après la capitulation belge.

Nos remerciements s'adressent à nos amis belges, Francis et Jacqueline Tirtiat, et à notre "gentil organisateur" Claude Burcker, grâce auxquels nous avons passé un excellent week-end. Nos remerciements également à toutes les associations qui nous ont réservé un accueil plus que chaleureux

Jacques Muller

 

INAUGURATION AU BLOC 4

"Il ne suffit pas de faire, il faut aussi le faire savoir". Cette maxime allait être le prétexte pour annoncer, en ce début d'année, que notre association avait encore progressé en matière de préservation et de mise en valeur du patrimoine.

Cette occasion allait être l'achèvement et l'ouverture au public de l'extension de l'exposition permanente consacrée aux techniques électromécaniques de la Ligne Maginot. Et la meilleure façon de donner une certaine envergure à cet événement serait de procéder à l'inauguration de cette exposition.

Ainsi, le samedi 9 mars, notre président Marc Halter accueillit à l'entrée de notre ouvrage M. le député François Loos, monsieur le colonel Gilbert Botella et son épouse, messieurs les maires de Hunspach et d'Ingolsheim, monsieur l'adjoint au maire de Schoenenbourg, des membres de notre association, et, bien entendu, la presse.

Pour amener tout ce beau monde au bloc n°4, donc à 1000 mètres de l'entrée, Armand, notre machiniste, activa exceptionnellement le train électrique, et quelques minutes plus tard, les invités étaient en place à l'entrée du magasin M2 où est abritée la nouvelle exposition.

C'est au Colonel Botella que revint l'honneur de couper le ruban tricolore, car la plupart des matériels exposés provenaient de l'ouvrage voisin du Hochwald, où est justement installée la base aérienne 901, dont le colonel est le principal responsable.

Le colonel, puis le député, remercièrent l'association et ses bénévoles pour leur action et leur dévouement pour la préservation de la mémoire et du patrimoine. Puis notre président commenta les divers matériels exposés, leur origine et leur spécificité.

Après ces bonnes paroles, tous les participants furent conviés à découvrir, après un nouveau parcours en train, les travaux de rénovation de la salle des filtres. Les invités furent tous admiratifs devant le travail accompli.

A l'issue de la remontée des 135 marches, un sympathique vin d'honneur permit l'échange de paroles moins protocolaires. Tous étaient ravis et l'association, outre le fait qu'elle avait prouvé une fois de plus son savoir-faire, bénéficia le lendemain d'un bel article dans la presse régionale.

 

QUELQUES CHIFFRES

- En septembre 2001, avec la vente du Schoenenbourg, prenait fin la convention d'occupation qui liait notre association au ministère de la Défense.

Du coup, prenait également fin l'obligation de verser, tous les ans, une redevance dont le montant était proportionnel aux recettes de billeterie.

Ainsi, depuis l'an 1984 et jusqu'à septembre 2001, l'AALMA a versé 903 180 francs (ou

137 700 euros) dans les caisses de l'Etat. Quel bel exemple d'encouragement pour la sauvegarde du patrimoine militaire français !

Dans le même temps, les bénévoles ont produit, au Schoenenbourg 65 322 heures de travail (non comprises les heures consacrées à l'accueil du public), investi 3 545 120 francs en matières et travaux divers, ainsi que 3 266 000 francs en heures de main d'oeuvre bénévole, calculée au SMIC.

Au total, et malgré le fait que l'Etat pompait allègrement dans les recettes, l'association a valorisé le fort de Schoenenbourg à hauteur de 6 811 221 francs, soit 1 038 454 euros.

- Visiteurs en 2001 :

Au Schoenenbourg : 34 445

par visiteurs en groupes : 12 439

par visiteurs individuels : 22 006

Durant les seules journées d'ouverture (hors groupes), 6821 visiteurs ont été pris en charge par les bénévoles et 15 725 par les salariés.

A la casemate Esch : 2409

par visiteurs en groupes : 368

par visiteurs individuels : 2041

Total des visiteurs accuellis par l'AALMA en l'an 2001 : 36 854

 

 

TRAVAUX AU SCHOENENBOURG

La rénovation de la salle des filtres a progressé comme prévu. Le passage entre les deux batteries de 7 filtres de l'aile gauche du local et les grosses tuyauteries du système central de ventilation a pu être ouvert au public pour le dimanche de Pâques, ce qui était l'objectif affiché.

Et depuis, ce ne sont que des félicitations qui sortent de la bouche des visiteurs, tant cet ensemble a été rénové avec soin. En effet, le tableau est des plus plaisants : les grosses tubulures qui avaient viré au gris sale indéfinissable ont repris une belle couleur argentée. Les gros filtres à air sont devenus rutilants sous la peinture fraîche.

Les marquages (vert pour l'air gazé, rouge pour l'air frais et jaune pour l'air vicié), qui avaient presque disparu sous la grisaille sont à nouveau bien visibles. Les références des filtres, ces codes un peu mystérieux, ont été intégralement reportés au pochoir. Un vrai régal.

Les premiers à découvrir ce que l'on peut presque appeler un chef-d'oeuvre en matière de restauration furent les bénévoles de l'équipe du Hackenberg. Eux qui n'avaient guère vu de salle des filtres complète (celle du Hackenberg a été enlevée par les Allemands), en découvrirent une à l'état quasi neuf, ils en avaient le souffle coupé.

A ce jour, nos peintres du samedi ont déja bien progressé dans l'aile droite. Les murs ont été passés au blanc et les batteries de filtres ont reçu leurs deux couches d'apprêt anti-rouille. La présence de nombreux câbles électriques complique un peu la tâche, mais qu'importe, le résultatsera à la hauteur de la première tranche.

Quand ce chantier sera achevé, vers le milieu de l'été, nous aurons mis en valeur un de nos atouts les plus marquants car le Schoenenbourg est un des deux seuls gros ouvrages où l'on peut admirer une vraie salle des filtres. Car dans les autres, soit les Allemands les ont supprimés (Four à Chaux, Hackenberg), soit elles sont difficilement accessibles, car situés à l'écart du circuit de visite (Michelsberg, Galgenberg).

Au chapitre "peinture", citons encore la remise à neuf de la porte blindée du blockhaus de l'entrée des hommes et de plusieurs portes de locaux annexes de la cuisine.

En matière de rénovation de l'éclairage, le tronçon gare avant/entrée du bloc 2 , soit environ 250m de galerie et trois entrées de blocs, a été doté d'une installation toute neuve, avec des hublots plus performants. Nos électriciens y ont oeuvré durant plusieurs semaines. Le résultat est une meilleure répartition des sources lumineuses, avec un aspect très proche (malgré le matériel moderne) de l'installation d'origine.

Un petit tronçon, dans le coude de la galerie principale, à hauteur de la morgue, a lui aussi été rénové de la sorte. Rappelons qu'à ce jour, 95% du circuit de visite a été doté d'un éclairage neuf. Il reste à remplacer l'installation qui est à hauteur de la tourelle du bloc 3 et celle du haut de l'entrée des munitions.

A l'extérieur, l'écoulement en sortie de l'égout visitable a été partiellement dégagé, le sable et la boue ayant peu à peu envasé la sortie du collecteur. Mais il reste encore à faire.

Notre bureau de Hunspach a été doté d'un ordinateur neuf et d'une installation téléphonique plus adaptée. Des étagères ont été installées, facilitant le rangement.

 

L'EXTENSION DE LA SONORISATION

Face au futur spectacle audio-visuel proposé par le Simserhof, qui risque d'être très attractif et qui pourrait détourner une partie de nos visiteurs, nous nous devions de réagir pour agrémenter la visite du Schoenenbourg

Dans le cadre de la recherche d'effets médiatiques, la sonorisation de la caserne souterraine ayant été considérée comme une indéniable réussite, décision fut prise d'étendre les effets sonores à d'autres parties du fort.

Tout d'abord, il fallut mener une campagne de prises de sons les plus divers, ventilation, ascenseur, roulement du train et de wagonnets, bruit du Sulzer, etc., puis procéder à une opération de montage pour en adapter la mise en situation.

Parallèlement, nos électriciens installèrent les armoires pour lecteurs et le câblage nécessaire à l'alimentation du dispositif, ainsi que les haut-parleurs adéquats.

Juste avant les premières ouvertures, une première série de bruitages furent mis en place. Pour en mesurer les effets, empruntons le parcours du visiteur qui vient de remonter la galerie principale et qui arrive au PC. Là, la sonorisation a consisté à faire entendre quelques extraits de discours d'hommes ayant marqué cette époque tels Pétain, (Français, il faut déposer les armes), Chamberlain, puis de Gaulle (l'appel du 18 juin), le tout entrecoupé d'un air de variété des années 1940. Là-dessus, vient se greffer, à intervalles réguliers, le bruit du ventilateur de brassage d'air .

En sortant du PC, on entend au loin les bruits de ventilation provenant de la sous-station tourelles. Mais c'est en s'approchant du carrefour où se concentrent les accès de B4, B5 et B6 que le bruit de l'ascenseur se déclenche derrière une porte sas, puis vient le son du wagonnet qui roule et qui s'arrête juste après le virage menant au bloc 6. Un gros ventilateur prend ensuite le relais, son vombrissement emplit le couloir.

Tous ces bruits ne sont bien entendu que des enregistrements, diffusés savamment par des haut-parleurs bien camouflés. L'effet est si réaliste que nombre de visiteurs sentent le courant d'air, quand le (faux) ventilateur se met en route. Même nos amis du Hackenberg s'y sont laissés prendre.

En entrant dans le bloc 4, nos visiteurs entendent à nouveau le (faux) ventilateur du bloc, qui débite avec puissance, dont le son est astucieusement canalisé par les deux dessertes.

Dans l'exposition "armements et cuirassements" du bloc 3, c'est de la musique militaire qui assure le fond sonore. Puis à la sortie du PC du même bloc, c'est à nouveau le (faux) ventilateur qui rugit derrière la porte du local technique. Quand on débouche à nouveau sur la grande galerie, c'est le klaxon d'alerte au gaz du bloc 2 qui se fait entendre, suivi du bruit de la ventilation gazée qui se met en route.

Enfin, devant la sous-station tourelles, on peut à nouveau entendre le (faux) wagon rouler, et là, les groupes convertisseurs se mettre en route. En réalité, il s'agit d'un enregistrement des convertisseurs de la sous-station traction.

Tous ces bruitages n'ont rien de fantaisiste, ils sont toujours en rapport avec des choses que l'on devine au loin, ou tout près, derrière une porte ou dans un local technique. Aussi, tout le parcours des avants est désormais sonorisé et il n' est presque plus d'endroit où l'oreille du visiteurs ne soit sollicitée.

Ainsi, le Schoenenbourg n'est plus le grand bâtiment inanimé et silencieux qu'il a été. Et ce n'est qu'un début. Seront encore mis en oeuvre divers bruitages, dont le passage du train au niveau du coude de la grande galerie, une démonstration de moteurs Sulzer dans l'usine, des bruits de soldats marchant avec leurs chaussures cloutées, des bruits de canon provenant du haut de la tourelle.

A défaut de pouvoir faire de l'audio-visuel à grand spectacle, nos bénévoles ont fait dans l'audio-authentique. Laissez-vous surprendre lors de votre prochaine visite.

 

DIVERS

-L'ouvrage du Simserhof est aliéné de servitude défensive depuis janvier 2002. Ce n'est donc plus un bâtiment à usage militaire. Il se pourrait qu'il soit vendu aux communes de Hottviller et de Siersthal (Moselle), dans quelques années. Déjà, sa gestion est assurée par l'intermédiaire de la communauté de communes du pays de Bitche.

En attendant, le nouveau directeur de site a pris ses fonctions. A terme, il sera à la tête d'une équipe d'environ 25 personnes. Le chantier bat son plein et ne devrait souffrir d'aucun retard. La réouverture est prévue le 11 juillet de cette année.

- Une nouvelle association de préservation de la Ligne Maginot a vu le jour en Alsace. Il s'agit de l'association des Amis de la Ligne Maginot d'Oberroedern (AALMO).

Sous la présidence de M. Albénésius, la quinzaine de membres ont déjà entamé des travaux de valorisation de la casemate d'Oberroedern sud.

Le site a été entièrement nettoyé et clôturé et le fossé diamant, qui était comblé à ras bord, a été dégagé des détritus qui l'encombraient. Une ligne électrique alimentera l'ouvrage qui est maintenant quasiment rattrapé par un lotissement. Hélas, à l'intérieur, nombre d'objets ont disparu. Les bénévoles s'emploient à recompléter ce qui peut l'être.

Rappelons que cette casemate fut au centre de l'attaque du 20 juin 1940, qu'elle était commandée par le lieutenant Rieffel, et que le sergent Delsart a été tué dans la cloche de guet par un obus adverse.

Et encore

- La fédération des associations de sauvegarde de la fortification, dont nous sommes membres administrateurs, compte à ce jour 17 associations adhérentes et 62 membres bienfaiteurs individuels. La fédération édite un très intéressant bulletin de liaison appelé "Infortif", où sont relatés la vie des différentes associations ; ainsi que des articles concernant le devenir de la fortif.

Pour ceux que cette publication intéresse, ils peuvent s'abonner en devenant membre bienfaiteur, en contrepartie d'une cotisation de 16 euros.

Contact :M. Michel MANSUY, secrétaire général

37, rue des Tilleuls, 57 070 METZ

Tél/fax 03 87 74 33 98

Par ailleurs, une nouvelle fédération du nom de ALPYFORT vient de coiffer 19 associations implantées entre le Jura et la Méditerrannée.

Celle-ci édite également un bulletin d'information.

Contact : M. Yves BARDE, Président

403, route de l'Allée, 74 570 GROISY

Tél. 04 50 68 46 07 ou 06 14 51 05 69

LIRE

Edité par notre association, un recueil de témoignages sur la bataille de chars à Hatten et Rittershoffen est depuis peu en vente à la casemate Esch, à Hatten. Pour ceux qui ne peuvent l'acheter sur place, ils peuvent le commander chez le conservateur de la casemate : M. Joseph HEINTZ, 6 impasse de la Victoire, 67690 Hatten, tél 03 88 80 05 68, pour la somme de 2,5 euros, plus frais de port.

Dans la revue n° 116 de "L'Outre Forêt", éditée par le Cercle d'histoire et d'archéologie de l'Alsace du nord, deux articles ont trait au sujet qui nous intéresse :

Jean-Claude Streicher commente "un voyage de presse à l'ouvrage du Hochwald", tiré des carnets du journaliste suédois Sven Auren, annotés en octobre 1940.

Gérad Forche écrit sur "la maison forte d'Obersteinbach", et, dans le n°117, le même auteur rédige un article sur les gravures et inscriptions sur quelques observatoires d'artillerie des Vosges du Nord.

- Dans "Histoire de guerre, n° de mars 2002, Jean Robert Gorce raconte "la résistance des casemates du secteur fortifié de Haguenau".

 

COTISATION

Etes-vous en règle avec votre cotisation ?Si tel n'était pas le cas, il est toujours temps d'envoyer, par le paiement de votre choix, le montant de 16 euros à M. Armand JACQUES, 265 rue principale, F 67160 SCHLEITHAL

Attention à l'intitulé du destinataire, qu'il vous faudra libeller au nom de l'association.


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